Christian Wulff est le nouveau président fédéral de la République fédérale d’Allemagne. Il a été élu par l’Assemblée fédérale le mercredi 30 juin pour succéder à Horst Köhler, qui avait annoncé sa démission avec effet immédiat le 31 mai dernier. Le chrétien-démocrate Christian Wulff était le ministre-président du Land de Basse-Saxe depuis 2003. Son élection a été soutenue par les partis de la CDU, de la CSU et du FDP. M. Wulff a déclaré qu’il acceptait le vote, prenant ainsi ses nouvelles fonctions.
Lors du troisième et dernier tour de scrutin, M. Wulff a obtenu 625 voix sur les 1 242 suffrages exprimés. Son adversaire Joachim Gauck, ancien militant des droits de l’homme en RDA puis délégué fédéral chargé des dossiers de la Sécurité d’État de l’ancienne République démocratique allemande, a obtenu 494 voix. La candidature de M. Gauck avait été proposée par les partis du SPD et de l’Alliance 90 / Les Verts.
Il a fallu attendre le troisième tour pour départager les candidats dans la mesure où aucun des quatre candidats d’origine n’était parvenu, lors des deux premiers tours, à réunir sur son nom la majorité absolue de 623 voix nécessaire. M. Wulff n’a obtenu la majorité absolue qu’au troisième tour, même si une majorité simple lui aurait alors suffi pour être élu.
La candidate du parti de La Gauche, Mme Lukrezia Jochimsen, ne s’est pas présentée au troisième tour. 121 délégués se sont abstenus pour ce même tour.
L’Assemblée fédérale s’était réunie à Berlin, dans le bâtiment du Reichstag, pour élire le nouveau chef de l’État. Celle-ci est composée de 1 244 délégués, dont les 622 députés du Bundestag allemand forment une première moitié. L’autre moitié des délégués est choisie par les parlements des 16 Länder. Ces parlements ont également la possibilité d’envoyer à l’Assemblée fédérale des personnalités issues des milieux économiques, culturels et sportifs.
Christian Wulff a rendu hommage aux mérites de son prédécesseur Horst Köhler et a remercié son adversaire Joachim Gauck d’avoir « concouru de façon équitable ». Élu au cours de la vingtième année de l’Unité allemande, il a exprimé son intention de contribuer à l’unité interne de l’Allemagne.
A l’entame de cette session de l’Assemblée fédérale qui allait durer plus de neuf heures, son président Norbert Lammert, par ailleurs président du Bundestag, est revenu sur la démission de M. Köhler. La démarche de l’ancien président fédéral a donné à réfléchir à tous les acteurs concernés, a-t-il déclaré, afin qu’ils s’interrogent de manière critique sur leur propre rôle et sur leur rapport aux charges publiques. Cela vaut pour les titulaires de ces charges publiques, pour les partis politiques et pour les médias, a-t-il ajouté.
L’Assemblée fédérale est la plus grande assemblée parlementaire de la République fédérale d’Allemagne. Sa seule et unique tâche consiste à élire le Président fédéral ou la présidente fédérale.
L’Assemblée se réunit en règle générale tous les cinq ans seulement, dans le bâtiment du Reichstag, à moins que la fin du mandat du Président fédéral soit anticipée.
L’Assemblée fédérale est convoquée par le président du Bundestag. Celui-ci fixe le lieu et la date de l’Assemblée, et est également compétent pour la préparation, la conduite et le suivi de la réunion.
Conformément à la Loi fondamentale, l’Assemblée fédérale doit se réunir au plus tard 30 jours avant le terme du mandat du Président fédéral.
L’Assemblée fédérale est composée de tous les députés du Bundestag et d’un nombre égal de membres élus par les représentations du peuple des Länder. Elle comprend donc pour la 17e législature 1244 (2x622) membres.
Les données démographiques de chaque Land permettent de déterminer le nombre de représentants qu’ils peuvent envoyer à l’Assemblée fédérale. La ventilation entre les partis correspond aux rapports des forces en présence dans chaque parlement de Land.
Une fois que le lieu et la date de l'Assemblée fédérale, ainsi que le nombre de membres à y envoyer, sont connus, les représentants des Länder sont élus au scrutin proportionnel au sein des parlements des Länder (Landtag). Il s'agit dans la plupart des cas de députés de ces parlements, mais des élus municipaux et des personnalités issues d'autres domaines de la vie publique peuvent également recevoir un mandat à l'Assemblée fédérale.
L’élection du Président fédéral se fait à bulletin secret et sans débat préalable.
En théorie, tout Allemand ou toute Allemande ayant atteint l’âge de 40 ans est éligible. Chaque membre de l’Assemblée fédérale peut proposer un ou une candidat(e).
Si aucun des candidats ne réunit sur son nom la majorité absolue aux premier et deuxième tours, c’est-à-dire plus de la moitié des voix, un troisième tour de scrutin est organisé. Une majorité relative suffit alors : est élu(e) celui ou celle qui a reçu le plus grand nombre de voix. De nouvelles propositions de vote peuvent être soumises à l'Assemblée lors des deuxième et troisième tours.
Le président du Bundestag proclame le résultat du décompte des voix et demande à la personne élue si elle accepte l’élection. Après une brève allocation de l’élu(e), le président du Bundestag déclare clôturée l’Assemblée fédérale. Celle-ci a en effet rempli sa tâche.
Le futur Président fédéral entre en fonctions dès que le mandat de son prédécesseur a pris fin.
Un Président fédéral nouvellement élu prête le serment suivant lors de son entrée en fonctions : « Je jure de consacrer mes forces au bien du peuple allemand, d’accroître ce qui lui est profitable, d’écarter de lui tout dommage, de respecter et de défendre la Loi fondamentale et les lois de la Fédération, de remplir mes devoirs avec conscience et d’être juste envers tous. Que Dieu me vienne en aide ! » Le serment peut également être prononcé sans formule religieuse.