Navigationspfad: Bundestag allemand > Bundestag allemand > Le demi-siècle d’un Traité historique
Le 22 janvier 2013, les deux parlements célébreront le cinquantenaire au cours d’une séance commune. © Ministère fédéral des Affaires étrangères
L’Allemagne et la France fêtent un jubilé d’or : le Traité de l’Élysée a cinquante ans. Le 22 janvier 1963, le président de la République Charles de Gaulle et le chancelier fédéral Konrad Adenauer signèrent au Palais de l’Élysée le Traité de coopération franco-allemande, connu comme Traité de l’Élysée. Un demi-siècle plus tard, le mardi 22 janvier 2013, l’Assemblée nationale française et le Bundestag allemand, ainsi que les gouvernements des deux pays, se retrouveront dans la salle plénière du bâtiment du Reichstag pour célébrer ensemble l’anniversaire de la signature du Traité.
Après les guerres effroyables et les rivalités irréconciliables, dont la notion de " l’inimitié héréditaire " est l’expression la plus accablante, le Traité de l’Élysée constitua un moment essentiel dans la politique d’entente franco-allemande qui suivit la Seconde Guerre mondiale.
L’accord avait été précédé d’une série d’étapes de rapprochement entre les deux voisins, comme le Plan Schuman de 1950, qui déboucha sur la création de la Communauté européenne du charbon et de l'acier en 1951, et le traité sur la Sarre, qui conduisit à une solution de consensus sur le maintien de la Sarre dans la République fédérale d’Allemagne.
Dans cet accord considéré aujourd’hui comme le Traité du siècle, Charles de Gaulle et Konrad Adenauer s’assurèrent mutuellement de leur conviction " que la réconciliation du peuple allemand et du peuple français, mettant fin à une rivalité séculaire, constitue un événement historique ".
Il était aussi reconnu fondamentalement que le renforcement de la coopération entre les deux pays constituait une étape indispensable sur la voie de l’Europe unie.
Trois domaines clés constituent l’épine dorsale du Traité : un mécanisme de consultation obligatoire est établi au plus haut niveau, entre le président de la République et le chancelier, ainsi qu’au niveau ministériel et des hauts fonctionnaires.
De plus, les deux pays ont décidé que les politiques extérieure, européenne et de la défense devaient être coordonnées et concertées. Enfin, il fut convenu de se consacrer à la question de l’éducation et de la jeunesse, qui devait jeter des ponts entre les deux pays pour le futur. La création de l'Office franco-allemand pour la jeunesse, en juillet 1963, fut un résultat tangible de cette décision.
Le Traité de l’Élysée est aussi défini a posteriori comme l’engrenage du " moteur franco-allemand " souvent évoqué. Après Charles de Gaulle et Konrad Adenauer, ce furent le président Valéry Giscard d’Estaing et le chancelier Helmut Schmidt qui contribuèrent dans les années soixante-dix à la poursuite de l’unification européenne, avec des initiatives telles que la création du " Conseil européen " ou du " Système monétaire européen ".
Le chancelier Helmut Kohl et le président François Mitterrand complétèrent le Traité en 1988 par deux protocoles additionnels, qui créaient un " Conseil économique et financier franco-allemand " commun et un " Conseil franco-allemand de défense et de sécurité ".
Le 22 janvier 2003, lors du quarantième anniversaire du Traité de l’Élysée, le président français Jacques Chirac et le chancelier allemand Gerhard Schröder en soulignèrent l’importance à travers un événement d’une grande force symbolique : une séance commune de l’Assemblée nationale et du Bundestag allemand à Versailles, et la réunion d’un Parlement franco-allemand de la jeunesse, à Berlin, le 23 janvier.
Dix ans plus tard, le 22 janvier 2013, le bâtiment du Reichstag à Berlin sera le théâtre de la rencontre des deux parlements et des deux gouvernements. (eis/at/07.11.2012)