Les conditions que connaît l'Allemagne du XIXe siècle, alors morcelée en d’innombrables États souverains, sont on ne peut plus hostiles à l’émergence d’une démocratie parlementaire.
Pourtant, l’aspiration à la liberté politique et à l’indépendance nationale est irrépres-sible. Face aux insurrections bourgeoises et révolutionnaires influencées par les bouleversements démocratiques en France, les princes sont contraints d’autoriser la réunion d’assemblées constituantes en janvier 1848, une loi électorale est adoptée et l’Assemblée nationale sortie des urnes se réunit pour la première fois le 18 mai 1848 en l’église Saint-Paul de Francfort-sur-le-Main.
Ce premier Parlement de l'Allemagne tout entière a eu l’éminent mérite d’adopter un texte constitutionnel consacrant les « Droits fondamentaux du Peuple allemand ». Mais les tentatives d’unification du pays échoueront, de même que seront progressivement rognées les compétences du Parlement et la liberté de vote.
11 août 1919 : première démocratie parlementaire
Dans l’Empire allemand, la démocratie parlementaire ne va pas s’épanouir. C’est au contraire une monarchie constitutionnelle qui s’établit sous Bismarck, laissant au Kaiser et au chancelier du Reich une grande latitude de gouvernement par rapport au Reichstag.
C’est seulement à la fin de la Première Guerre mondiale que la monarchie va sombrer une fois pour toutes. La voie est désormais libre pour un régime parlementaire et une nouvelle Constitution. La Constitution de Weimar adoptée le 11 août 1919 fait du Reichstag le dépositaire privilégié du pouvoir législatif.
1933-1945 : un Parlement sous tutelle
La nomination d’Adolf Hitler à la chancellerie du Reich ouvre le chapitre le plus som-bre de l’histoire allemande. Le parlementarisme est supplanté par un État totalitaire de non-droit sous le gouvernement dictatorial d’un parti unique.
Par l’intimidation massive et la terreur exercées contre les parlementaires, les natio-naux-socialistes parviennent à faire adopter par le Reichstag la « Loi des pleins pou-voirs » qui abolit les prérogatives de la représentation populaire.
Les partis politiques et les syndicats sont mis au pas ou interdits, de même que toutes les organisations de la société civile. Les députés de l’opposition sont victimes de persécutions, d’arrestations et d’assassinats. La dictature nationale-socialiste fera du Reichstag un rassemblement de figurants en uniforme acclamant les discours du Führer et censés refléter vers l’étranger l’image diffractée d’une légitimation parlementaire du régime.
7 septembre 1949 : le Bundestag allemand se réunit pour la première fois
En été 1945, au sortir de la dictature nationale-socialiste et de la Seconde Guerre mondiale, les partis politiques et les syndicats sont de nouveau autorisés par les puissances d’occupation.
Le « Conseil parlementaire » réuni à Bonn en 1948 sur décision des puissances occidentales d’occupation et des Länder ouest-allemands adopte la Loi fondamentale le 8 mai 1949, permettant ainsi la création de la République fédérale d’Allemagne.
En quelques mois seulement, les organes démocratiques se remettent en place. Les premières élections législatives se tiennent le 14 août 1949, et la séance constitutive du Bundestag suit le 7 septembre. L’édification politique de la République fédérale d’Allemagne est entamée.